Rupali Datta, fière d’être chargée de la promotion des thés de l’Inde depuis plus de 25 ans. |
Après son transfert à Hambourg pour deux ans en 1996 Rupali est retournée à Kolkata en 1998 pour gravir les échelons qui l’ont amenée à sa position actuelle, Director of Tea Promotion, au sein de l’organisme gouvernemental que l’on pourrait assez bien traduire par Office National du Thé de l’Inde et qui a été créé en 1953.
C’est après une brève carrière d’enseignante qu’elle a commencé à s’intéresser au thé. Après un concours d’entrée elle a rejoint cet office national en 1982 comme responsable de la rédaction des messages publicitaires visant à valoriser les thés des différentes régions de plantation. A cette époque l’Inde était de loin le premier producteur de thé du monde et les thés les plus célèbres en Occident venaient de sa province du Darjeeling.
Elle me raconte que son premier emploi l’avait passionnée. C’était justement une création de poste pour donner suite à cette nouvelle discipline lancée par les USA dans les années 1960/70 et que l’on nomme encore aujourd’hui et partout «le marketing». Les années passées ensuite à l’étranger lui ont permis de se familiariser avec la manière de gérer et de communiquer des Européens et aussi d’étoffer considérablement son réseau de relations. Sur le plan privé c’était des années un peu moins agréables, car elle était accompagnée de son petit garçon et de sa maman seulement alors que son mari était retenu en Inde par son travail. «Heureusement j’avais tellement de travail que les mois qui s’écoulaient entre mes voyages de retour à la maison ont passé assez vite, mais lorsque mes patrons m’ont demandé de revenir à Kolkata j’étais très heureuse». |
Trois bureaux extérieurs coopèrent avec son département. Ils sont établis dans les trois marchés principaux et au potentiel important qui sont Dubaï, Londres et Moscou. Chaque année, ils examinent ensemble la liste des évènements commerciaux importants et se répartissent les budgets, les actions promotionnelles à entreprendre et se partagent les dates et le calendrier des déplacements. |
«J’aime aller dans les pays où les consommateurs sont curieux et avides de connaître nos thés de qualité et où il y a un réel potentiel de croissance. Cela est avéré aux USA et à Hong Kong». A Dubaï par contre il s’agit d’être présent parce que cette plaque tournante qui approvisionne maintenant tout le Moyen-Orient est devenue incontournable pour tous les producteurs de thé. Selon son avis le SIAL de Paris reste une destination de prestige importante, devenue encore plus enrichissante depuis la mise au point de la politique des indications géographiques protégées, bien dans l’esprit de l’approche «terroirs» que l’on applique aux thés indiens.
Dans son effort de mise en avant des petits et moyens producteurs, le Tea Board of India offre toujours la possibilité à ces derniers de tenir un petit stand dans l’ensemble du pavillon national leur facilitant ainsi l’accès à l’événement et permettant d’élargir la palette de l’offre des thés d’appellation.
Rupali dit bien « nous, le Tea Board en tant qu’organisme gouvernemental et sans activité commerciale, n’avons rien à vendre. Il nous faut donc être accompagné par des entreprises qui apportent leurs affiches, leurs échantillons à déguster et à emporter ainsi que les catalogues de leurs thés et leurs listes de prix. C’est à moi et mon équipe de faire des présentations globales et des démonstrations sur le plan national et de distribuer notre documentation qui cherche à commenter et à valoriser l’ensemble de nos régions de production et nos thés. |
Elle évoque les longues années de démarches et de procédures afin d’obtenir la reconnaissance par leurs plus grands marchés de la Darjeeling Trade Mark, DTM. Cette certification est gérée sous la responsabilité du Tea Board jusqu’au point d’exportation. Plus des trois-quarts de ces 10.000 tonnes sont achetés par l’Allemagne et le Japon, le reste part en France, au Canada et aux USA principalement. Actuellement elle suit de près les progrès de la procédure pour la reconnaissance des logos et marques des deux autres grandes autres régions : l’Assam et le Nilgiri. Nous nous disons «Au revoir et à bientôt» et elle promet de me tenir au courant des travaux engagés.