Présentation de quelques autres thés rares. |
Tout d’abord les « thés tibétains » de la Ya’an Tea Company qui possède plusieurs plantations de thé dans les hautes collines de la partie centrale de la province du Sichuan. Son propriétaire, le Dr.LI Chaogui, est un médecin qui a décidé de changer de métier en 1998, d’acquérir et de remettre en route une manufacture de thé traditionnelle à Ya’an. Cette ville, située non loin d’une des 4 grandes montagnes sacrées et de pèlerinage, la célèbre Eméi Shan, est aussi le point de départ de l’une des voies de la mythique route du thé et des chevaux. Très impliqué dans les recherches de traditions anciennes, il a également créé un musée pour les thés tibétains. Il a de plus inclus une exposition sur la route du thé dans le Ya’an West Well Hotel qu’il a fait construire afin d’attirer les passionnés de thé et du panda géant, originaire de cette région et qui attire de nombreux touristes.
Notons que l’Université de Ya’an est parmi les 26 universités de Chine qui possèdent un département consacré uniquement à la recherche et l’agriculture du thé.
De plus, la capitale du Sichuan, Chengdu, est réputée pour ses nombreuses et belles maisons de thé.
Ces thés tibétains sont fabriqués depuis bien avant l’époque T’ang donc au moins depuis une quinzaine de siècles et ont toujours fait partie d’un commerce frontalier important entre le Royaume du Tibet et l’Empire Chinois. Ainsi, les annales de l’époque rapportent qu’un très gros chargement de ces thés était expédié comme faisant partie du trousseau de la belle princesse Wencheng, fille de l’empereur Taizong de la dynastie T’ang, qui avait été donnée en mariage au jeune roi du Tibet Songtsan Gampo en 644 de notre ère afin d’assurer une longe période de paix aux frontières. Dans son livre, Tibetan Tea, qui vient de sortir en traduction anglaise, LI Chaogui raconte l’histoire et le rôle clé du thé dans plusieurs évènements. Il décrit aussi la fabrication des différentes sortes de thés et énumère les étapes de la transformation qui comprend notamment des fermentations avec développement de micro-organismes et bonification pendant le stockage. Ainsi s’expliquent la notoriété et la forte demande de ces thés, basées sur la réputation de ne pas seulement être bénéfiques pour la santé, mais d’être aussi indispensables au bien-être des populations des hauts plateaux. Pour rendre ces thés plus accessibles encore les chercheurs de l’entreprise ont réussi à mettre au point un extrait liquide au joli nom de Tian Lu, le chemin du ciel, présenté en flacon facilitant la préparation de la tasse.
Contact : www.yaantea.com
Ensuite nous avons dégusté deux thés jaunes. Tout d’abord «les aiguilles d’argent du Junshan», qui figurent parmi les plus exquis de cette petite famille de thés jaunes, qui compte en tout moins de dix appellations. Elles sont cueillies sur la toute petite île Junshan, au milieu de l’immense lac Dongting, dans la province du Hunan. D’une production initiale de 500g destinée à l’Empereur à l’époque des T’ang, le rendement actuel est d’environ 300 kg. Seule la première cueillette du bourgeon enveloppé d’une seule feuille a droit à l’appellation JunShanYinZhen, aiguille d’argent de Junshan. Pour fabriquer 1 seul kilo de ce thé il faut environ 50 000 bourgeons. |
Un autre thé jaune est cultivé, depuis l’époque T’ang également, dans le district Huoshan de la Province d’Anhui, sur les pentes de la grande chaîne du Dabishan. Son appellation est Huoshan Huangya ou bourgeons jaunes de Huoshan. Nous avons rencontré une jeune productrice qui s’est installée il y a 3 ans, Vee Vee Zhang, dont l’entreprise opère selon les méthodes traditionnelles. VeeVee était présente à l’exposition pour la première fois, encouragée par son mentor et ami, un Indien passionné par les thés de Chine et lui-même planteur de thé au Darjeeling. Contact : www.vividtea.com |
Les tasses au parfum suave étaient veloutées, d’une saveur riche et onctueuse. Les prix aussi étaient doux en l’absence d’une dénomination d’origine prestigieuse. Cette province avait son propre pavillon avec une quinzaine de petits stands de producteurs. Nous nous sommes arrêtés là où les exposants parlaient anglais. Aussitôt un petit attroupement s’est formé autour de nous, deux européens, et tous étaient conviés à la dégustation. |